LA SIESTE
Allongée sur le flanc un peu rude du Monte Cinto
J’entends les clameurs jouées en rafales
Par les branches de l’immense pin
Qui me protègent de la fournaise céleste
Les voix dénuées de sens mais harmonieuses
Semblent appeler à quelque révolte anonyme
Et prendre le dessus sur le ruisseau
Pourtant si proche et l’oiseau peu bavard
J’ouvre les yeux pour mieux entendre
Les souffles sans mots ni syntaxe
Pour ne voir que ces bois s’agiter et hurler
Sous la direction invisible du grand musicien
J’ouvre les yeux pour mieux comprendre
A travers ces agitations symphoniques
Et devine la puissante armée orchestrée
Flanquée sur le géant de roc
Qui éveille le tumulte de mon âme.