LES CRIS
Ils ne trouvent plus les mots pour dire leur mal
Mais leur futilité sonne comme une plainte
Violence faire à un quotidien trop banal
Qui sommeille sans rêve et cultive la feinte
Ils crient parfois des sons que la pensée oublie
Mais que le cœur ranime folie éphémère
Douceur accordée à leur journée trop meurtrie
Sous le joug oppressant du devoir de se taire
Ils pourraient rassembler les plus justes discours
Pour confier le tourment et souffler le désir
Ils pourraient inventer la langue des beaux jours
Pour colorer leur vie et y voir du plaisir
Ils sauraient alors que les cris sont inutiles
Tant que les mots jetés n’abritent que la haine
Ils sauraient que les chants éclairés et subtils
Seuls rallument les âmes et conjurent la peine.