AINSA
L’oiseau plane au-dessus de toits anciens
Et veille sur tes rues pavées
Il doit rentrer vers la pena son écrin
Sa noble tâche terminée.
Le Monte Perdido culmine au loin
Et te donne allure racée
De ses soeurs assisté il dresse son poing
Pour mieux ton siège protéger.
Tes pierres murmurent d’un temps si lointain
Quelque secret d’éternité
Que l’autochtone robuste entretient
Elles ne craignent gel ni été.
Le château millénaire sans toit étreint
Ton village si haut perché
Déjà sur son roc il offrait un chemin
A pied si ardu à forcer.
Les deux rivières en bas courent bon train
Sillonnent de leurs bras tressés
Abreuvent l’agneau et fraîchissent le thym
T’offrant un capricieux reflet.
Ce miroir tourmenté où danse ma main
Ce bourg hors du temps où je monte et perds pied
Ces pierres aux mots inaudibles que je peins
Ces monts pas si perdus par mes yeux grimpés
Je les revisite sans fin
Dans ton berceau aragonais.